Collecte illégale d'informations: le prince Harry obtient la condamnation d'un tabloïd britannique
La haute cour britannique a jugé ce vendredi que le prince Harry avait été victime du piratage de son téléphone portable par le Mirror Group Newspapers et lui accorde 140.600 livres (environ 164.000 euros) de dommages et intérêts.
Le juge a estimé que 15 des 33 articles litigieux retenus dans la procédure étaient issus du piratage de la messagerie du fils cadet du roi Charles ou de son entourage. Le magistrat a aussi mis en avant "la détresse" qu'Harry a subie "en raison de l'activité illégale dirigée contre lui et ses proches".
Le prince Harry a salué, par l'intermédiaire de son avocat, la condamnation du tabloïd.
"Le jugement rendu aujourd'hui me donne raison et me donne confiance", a déclaré au nom du duc de Sussex son avocat David Sherborne devant la Haute Cour de Londres, dans un communiqué très virulent contre les pratiques de la presse à son égard, concluant: "La mission continue".
Une première victoire
Une première victoire pour le prince, qui a engagé plusieurs batailles judiciaires contre la presse à scandale. Dans le procès en cours, qui s'est ouvert en mai 2023, le prince Harry accusait l'éditeur du quotidien le Daily Mirror d'avoir eu recours à des procédés illicites pour recueillir des informations, y compris en piratant des messageries téléphoniques, entre 1996 et 2010.
"Le piratage téléphonique était pratiqué à une échelle industrielle par au moins trois journaux à l'époque, et cela ne fait aucun doute", avait indiqué le duc de Sussex venu témoigner à Londres en juin dernier.
Il s'agissait de la première apparition d'un membre de la famille royale à la barre depuis celle du futur Edouard VII en 1891 pour un procès en diffamation.
Le prince de 39 ans éprouve une rancœur tenace envers la presse à scandales, qu'il tient pour responsable de la mort de sa mère Diana, pourchassée par des paparazzi à Paris en 1997. Il lui reproche aussi ce qu'il qualifie de harcèlement à l'encontre de Meghan et d'avoir une responsabilité dans les mauvaises relations qu'il entretient avec sa famille.
Détective privé
Harry reprochait à l'éditeur du Daily Mirror, et de ses éditions dominicale et people, piratages et collecte illégale d'informations, notamment en ayant recours à des détectives privés.
Le groupe avait rejeté la vaste majorité des accusations, contestant notamment tout piratage de boîtes vocales. Mais il avait reconnu quelques procédés illicites - pour cinq des 33 articles publiés entre 1996 et 2009 retenus dans la procédure - notamment le recours à un détective privé au sujet d'une sortie en boîte de nuit en 2004, et présenté ses excuses.