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Dossier

Colère des agriculteurs

Depuis l'automne 2023, la grogne des agriculteurs s'amplifie: parti du Tarn, un mouvement, pacifique, de retournement des panneaux signalétiques des communes, a essaimé partout en France. Une façon de dire qu'"on marche sur la tête" pour les éleveurs, céréaliers et autres maraîchers mobilisés. Le ton s'est durci en début d'année 2024, avec le blocage de l'autoroute A64 depuis le jeudi 18 janvier en Occitanie le blocage de l'autoroute A64 mais aussi des rassemblements devant des administrations ou sur des ronds-points - un mode d'action qui rappelle la fronde des "gilets jaunes".Arnaud Rousseau, président du premier syndicat agricole français, la FNSEA, a annoncé le 22 janvier 2024 le lancement dans toute la France d'actions d'agriculteurs appelant le gouvernement à entendre leur "ras-le-bol" et leur "colère". Si le gouvernement n'est "pas au rendez-vous" face à la colère des agriculteurs, "on peut être à l'aube d'un gros mouvement agricole", a déclaré le même jour Arnaud Gaillot, président des Jeunes agriculteurs, alliés de la FNSEA. Les deux syndicats dénoncent des charges financières et des normes environnementales jugées trop lourdes. Ils réclament notamment "l'application de la loi Egalim", qui doit garantir un juste prix aux agriculteurs, des compensations financières face à l'augmentation des normes environnementales et à la concurrence internationale. La situation n'est pas propre à la France: les mouvements d'agriculteurs se multiplient en Europe, en particulier en Allemagne où des milliers de tracteurs ont convergé sur Berlin en début de semaine. Comme outre-Rhin, une hausse de taxe amplifie le ras-le-bol. Paris a en effet décidé de relever progressivement la fiscalité du gazole non routier. 

Les manifestants souhaitent mettre la pression sur les instances continentales à l'approche des élections européennes de ce dimanche 9 juin.