Ce que l'on sait sur la frappe israélienne qui a tué au moins 37 personnes dans une école à Gaza
Nouveau drame à Gaza. Au moins 37 personnes sont mortes dans la nuit du mercredi 5 au jeudi 6 juin dans un bombardement de l'armée israélienne contre une école gérée par une agence de l'ONU, l'Unrwa. Israël a revendiqué cette frappe quelques minutes après les faits, affirmant qu'il visait une "base du Hamas".
"Des avions de combat de l'armée (...) ont mené une frappe précise sur une base du Hamas située à l'intérieur d'une école de l'Unrwa dans la région de Nousseirat", dans le centre de l'enclave, a écrit Tsahal dans un communiqué, affirmant avoir éliminé dans cette attaque neuf "terroristes" ayant pris part selon elle à l'attaque du 7 octobre.
• Au moins 37 morts, de nombreux blessés
L'hôpital Al-Aqsa de Deir el-Balah a fait état d'un bilan de 37 morts dans cette frappe. Le chef de l'Unrwa, Philippe Lazzarini, a accusé jeudi Israël d'avoir visé l'établissement "sans avertissement préalable", alors que l'édifice abrite des milliers de déplacés.
"Une autre école de l'Unrwa transformée en abri a été attaquée, cette fois-ci à Nousseirat", a-t-il dénoncé sur X. Le responsable évoque, elle, un bilan d'au moins 35 personnes tuées par l'armée israélienne et de "nombreuses autres blessées".
"C'est un nouvel exemple terrifiant du prix payé par les civils, les hommes, femmes et enfants palestiniens qui tentent juste de survivre, forcés de se déplacer dans une sorte de cercle de la mort à travers Gaza pour tenter de se mettre à l'abri", a déclaré à la presse le porte-parole du secrétaire général de l'ONU.
• Neuf "terroristes" tués, selon Israël
Dans la journée, le porte-parole francophone de l'armée israélienne Olivier Rafowicz, a affirmé que "plus de 30 membres du Hamas qui se cachaient dans un bâtiment de UNRWA à Nuserat ont été éliminés par une frappe précise". Une affirmation contredite par Tsahal quelques heures plus tard.
Car dans la soirée ce jeudi 6 juin, l'armée israéliennne a publié la liste des noms de "terroristes éliminés alors qu'ils se cachaient dans l'école". Selon Israël, neuf "terroristes", membres du Hamas ou du Jihad islamique, ont été tués dans cette frappe.
Quelques dizaines de minutes avant cette communication, les États-Unis appelaient Israël a être "pleinement transparent" sur cette frappe meurtrière.
"Le gouvernement israélien a indiqué qu'il allait publier davantage d'informations sur cette frappe, y compris les noms des personnes qui y ont trouvé la mort. Nous attendons d'eux qu'ils soient pleinement transparents en rendant ces informations publiques", déclarait le porte-parole du département d'État, Matthew Miller.
• La plupart des écoles de l'Unrwa touchées
Cette frappe meurtrière sur une école de l'Unrwa n'est pas la première sur un site géré par l'agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens. L'agence affirme que la plupart de ses écoles abritant des déplacés ont été touchées par les combats, et certaines sont entièrement détruites.
Et ce alors que de très nombreux bâtiments de l'Unrwa dans la bande de Gaza ont été transformés en abris pour la population civile.
L'armée israélienne accuse les combattants du Hamas, au pouvoir dans la bande de Gaza depuis 2007, de se cacher dans ces bâtiments et d'utiliser les civils comme des "boucliers humains". Le mouvement islamiste considéré comme une organisation terroriste par l'Union européenne et les États-Unis notamment, a nié ces accusations à plusieurs reprises.
Huit mois après le début de la riposte israélienne aux attaques du 7 octobre, la situation dans l'enclave palestinienne est critique. Ce jeudi 6 juin, Emmanuel Macron a de nouveau appelé à un cessez-le-feu "le plus tôt possible" entre Israël et le Hamas et défendu "la promotion d'une solution politique permettant à deux États de vivre côte à côte et en sécurité pour chacun".
Les États-Unis ont annoncé la semaine passée qu'une proposition de cessez-le-feu a été présentée au Hamas. Le mouvement terroriste a cependant affirmé ce jeudi n'avoir rien reçu. "Il n'y a pas de proposition, ce ne sont que des mots prononcés par (Joe) Biden dans un discours", a estimé Oussama Hamdane, un haut responsable du mouvement islamiste palestinien.