Attal dénonce la "compromission" du RN, Bardella reconnaît une "naïveté collective à l'égard de Poutine"
La tête de liste du RN, Jordan Bardella, avait insisté pour avoir ce duel, il a fini par l'avoir. Ce jeudi 23 mai, le Premier ministre Gabriel Attal l'a affronté en duel sur France 2 dans le cadre des élections européennes du 9 juin prochain.
En fin de débat, les deux hommes politiques ont été interrogés sur leurs positions au sujet de l'invasion russe en Ukraine. Se reprochant mutuellement des rapprochements avec le président russe, Vladimir Poutine.
Reproches mutuels
Tandis que des soupçons d'ingérence entre le parti à la flamme et la Russie refont régulièrement surface, Jordan Bardella a tenu à rappeler que son parti avait "condamné sans la moindre ambiguïté" la percée russe en Ukraine.
Il a toutefois reconnu une "naïveté collective à l'égard de Vladimir Poutine", sans cibler son parti.
En revanche, il n'a pas hésité à attaquer Emmanuel Macron en lui reprochant d'avoir reçu le président russe au fort de Brégançon. Une position assumée par le Premier ministre, mettant en avant la volonté française de "faire changer ses plans" au chef du Kremlin. Gabriel Attal s'en est alors pris à Marine Le Pen, rappelant sa visite en Russie pour "féliciter l'annexion de la Crimée".
"Ce n'est pas de la naïveté, c'est de la compromission", a rétorqué le Premier ministre.
Le chef du gouvernement a également accusé le Rassemblement national d'être tenu par un "contrat moral" avec la Russie et de ne "pas (être) libre" quant à leurs votes et leurs décisions au Parlement européen.
Emmanuel Macron a "jeté de l'huile sur le feu"
Le président du RN est revenu sur les déclarations controversées du chef de l'État sur un éventuel envoi de troupes européennes en Ukraine. Selon la tête de liste d'extrême droite, le chef de l'État a "jeté de l'huile sur le feu".
"Je ne me la joue pas général en chef de l'Europe", a-t-il ironisé.
S'en est suivi une discussion sur la défense européenne qui inclue l'arme nucléaire française, selon les évocations d'Emmanuel Macron. Jordan Bardella de s'opposer alors à nouveau au président de la République: "L'arme nucléaire doit rester française", a-t-il clamé.
Gabriel Attal a, lui, insisté sur le fait de "continuer à investir dans la défense européenne". Rappelant que l'équilibre fragile de la paix repose sur cette coopération entre les États-membres.