Aide à l'Ukraine: Fabien Roussel déplore un soutien de la France "sans lignes rouges"
"Nous disons non, non et non". Fabien Roussel a justifié sur BFMTV le vote des députés communistes à l'Assemblée nationale ce mardi 12 mars contre l'accord de sécurité signé entre Paris et Kiev.
Le secrétaire national du PCF a regretté un soutien "sans limites" au pays agressé par Moscou. Il dit s'être opposé à "l'entrée de l'Ukraine dans l'Otan et l'Union européenne", mentionnée dans l'accord, mais aussi au volet de "coopération militaire non-exhaustif dans les livraisons".
"Les lignes rouges ont sauté"
"L'heure est grave", a tonné le député du Nord estimant que "les lignes rouges défendues par le président pour éviter que la France entre en guerre ont sauté". Et de rappeler que ce dernier n'avait pas exclu l'hypothèse d'envoi de troupes, même si le ministre de la Défense, Sébastien Lecornu, a précisé sur BFMTV-RMC vendredi 8 mars qu'il n'est pas question de déployer "des troupes au sol combattantes".
Un discours en droite ligne de celui tenu un peu plus tôt depuis l'hémicycle de l'Assemblée nationale, dans lequel Fabien Roussel a pointé du doigt un accord qui ne dresse "aucune perspective de paix" et "participe à l'escalade".
Conclu pour une durée de dix ans à Paris le 16 février dernier, l'accord avec l'Ukraine comprend notamment un renforcement de la coopération militaire, en particulier dans les domaines de l'artillerie et de la défense aérienne. En 2024, la France promet de fournir jusqu'à trois milliards d'euros de soutien supplémentaire, contre 1,7 milliard d'euros en 2022 et 2,1 milliards d’euros en 2023
Lors du scrutin, par ailleurs non-contraignant pour le gouvernement, les communistes, mais aussi les insoumis ont voté contre, alors que le Rassemblement national s'est abstenu. Au total, cet accord a recueilli 99 votes contre et 372 pour, dont ceux de la majorité, des écologistes, des socialistes, de la plupart des députés Les Républicains et des députés du groupe Liot.