Affaire Émilie: le procès du père, jugé en appel pour tentative d'assassinat, a débuté à Douai
Un procès qui ravive des blessures. Deux ans après sa condamnation à 30 ans de prison pour tentative d’assassinat sur sa fille, Jean-Philippe Caux est de retour devant la justice. Ce mardi 21 mai, s’est tenue la première audience de son jugement devant la Cour d’appel de Douai (Nord).
Lors de sa première audition, le Nordiste a gardé la même position que durant son premier procès. Il nie fermement avoir voulu tuer sa fille, âgée de 8 ans à l’époque et aujourd’hui lourdement handicapée. Jean-Philippe Caux campe sur ses positions et plaide l’accident.
Une victime marquée à vie
Le 19 janvier 2020, sur une route de Mazingarbe (Pas-de-Calais), Jean-Philippe Caux avait placé deux bidons d'essence dans sa voiture, avant de foncer dans un pylône à 95 km/h. La fillette, présente dans le véhicule au moment du choc, s'en est sortie de justesse mais avec de graves séquelles. Juste après l’accident, la petite fille avait été placée en coma artificiel. Malgré plusieurs greffes de peau, Émilie souffre toujours de larges brûlures sur l'ensemble de son corps.
Rapidement, plusieurs éléments, comme l’absence de freinage et l’embrasement soudain, intriguent les policiers lensois, chargés de l’enquête à l’époque. Très vite, le père de famille se contredit dans ses versions et la thèse de l’accident volontaire se dessine. En octobre 2020, la Cour d’assises de Saint-Omer suit la version de l’avocat général qui qualifie l’acte de Jean-Philippe Caux de vengeance envers la mère de la fillette dont il était séparé et qui allait déménager en Corse.
"Les réponses, je les ai eues au premier procès. Maintenant j'attends que la même peine, voire plus en sûreté, soit prononcée de nouveau car Émilie a pris la perpétuité", a déclaré la mère de l'enfant à nos confrères de L’Avenir de l’Artois.
Deux ans après la première condamnation, Émilie et sa mère disent aborder ce deuxième acte judiciaire avec "sérénité et douleur". La famille des victimes espère que ce procès leur permettra de se reconstruire. "Il n’y a aucune remise en question, pas de regrets sincères, il nie toujours son intention de tuer Émilie", regrettent-ils.
"Ce qu’attend la mère de ma cliente, c’est qu’elle puisse se reconstruire avec sa fille même si on sait que l’avenir d’Émilie sera difficile", déclare à BFM Grand Lille, Maître Marie-Hélène Casanova-Servas, avocate de la jeune victime. Aujourd’hui âgée de 14 ans, Émilie est toujours dépendante de sa mère pour vivre.