À Plaine, la route où a disparu Lina toujours sous étroite surveillance
La D350 est une route départementale banale en lisière de forêt. Tout aussi banale que celles qu'empruntent quotidiennement les habitants de la vallée de la Bruche, dans le Bas-Rhin. Le 23 septembre dernier, Lina, une adolescente de 15 ans installée à Plaine, s'y est volatilisée.
Un mois plus tard, la route est toujours aussi peu empruntée, d'autant plus que des travaux en bloquent partiellement l'accès. Seulement quelques automobilistes et de rares piétons passent par-là.
Pourtant, impossible de s'y attarder trop longuement sans qu'une voiture n'approche. À l'intérieur, des gendarmes en civil, qui vous questionnent sur les raisons de votre arrêt. Après avoir montré patte blanche, ils disparaissent aussi vite qu'ils sont apparus à bord de leur véhicule banalisé.
Les enquêteurs sont toujours sur le terrain bien qu'ils se fassent plus discrets qu'au cours des premières semaines d'investigation. La procureure de Strasbourg a prévenu qu'il fallait s'attendre à une enquête au long cours, d'où la création d'une cellule d'enquête régionale, qui réunit une quinzaine de gendarmes.
L'enquête se poursuit
La D350 est l'un des deux itinéraires possibles pour aller de Champenay, d'où venait Lina, à la gare de Saint-Blaise-la-Roche, où elle devait prendre le train. Quatre kilomètres, entourés d'arbres, aucune bifurcation possible.
C'est bien ce qui a alerté Jean-Marc Chipon, ancien maire de Plaine et témoin précieux de l'enquête en cours. Le jour de la disparition de Lina, l'ancien édile la croise au bord de la route, marchant en direction de la gare. Une poignée de minutes plus tard, lorsqu'il passe dans le sens inverse, Lina a disparu. On apprendra plus tard que son téléphone a cessé d'émettre à ce moment-là. Un autre témoin, anonyme, dit lui aussi avoir aperçu l'adolescente au bord de la route départementale.
Deux témoignages capitaux qui permettent, en les croisant avec les données téléphoniques de la jeune fille, de comprendre que Lina a disparu en l'espace de quelques minutes seulement, d'où l'ouverture d'une information judiciaire pour "enlèvement ou séquestration".