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80 ans du Débarquement en Normandie: les vestiges du D-Day menacés par l'érosion

Les plages du D-Day n’échappent pas aux conséquences du réchauffement climatique. Avec l'érosion et la montée des eaux, les 100 km de côtes normandes risquent de voir leur visage changer irrémédiablement.

La pointe du Hoc ou encore le port artificiel d’Arromanches. Certains sites emblématiques du Débarquement en Normandie sont en danger, à cause du réchauffement climatique. C’est le cas aussi d’Utah Beach où se trouve l’un des plus anciens musées de l’histoire du D-Day.

Construit à l'endroit même où les troupes américaines ont débarqué, il est aujourd’hui menacé par l’érosion du littoral.

"Depuis 2022, nous avons eu l'autorisation de remettre du sable. 7.000 m3 par an pour essayer de se protéger", indique Charles de Vallavieille, maire de Sainte-Marie-du-Mont et responsable du musée Utah Beach, à BFM Normandie.

Équilibre entre préservation et accessibilité

Alors pour garder ces lieux de mémoire les plus intacts possible, différentes solutions sont imaginées. "On peut mettre en place des fascines. Les petits bois vont être mis derrière les piquets pour faire un piège à sable", détaille Amélie Sanson, garde du littoral du SyMEL (Syndicat mixte espaces littoraux de la Manche).

"La dune va se ré-ensabler et au fur et à mesure du temps ça va se re-végétaliser. Pour essayer de reprendre un peu de place sur le milieu dunaire", ajoute-t-elle.

Et dans un lieu riche d’histoire comme Utah Beach, tout l’enjeu est de trouver un équilibre entre préservation de l’environnement et accessibilité au public. C’est entre autres la mission du conservatoire du littoral, propriétaire de près de 70 hectares de terrains autour de la plage.

"Vous avez par exemple un petit sentier qui court le long de la dune donc si vous avez des érosions, on reculera le chantier. On est obligé de s'adapter aux effets du changement climatique sur certaines portions en permettant toujours le passage des gens", explique Isabelle Rauss, chargée de mission au conservatoire.

La menace de la montée des eaux

Sur les autres plages du Calvados, la montée des eaux menace également les vestiges du débarquement. À tel point qu’ils pourraient être amenés à disparaître, si la hausse des températures mondiales se poursuit. 

Pour Benoît Laignel, co-président du Giec normand, "avec une trajectoire à 2,8°C, l'élévation du niveau des mers est haute, de 60 centimètres à un mètre. Tout dépend des mesures qu'on mettra en place dans les 10 prochaines années".

À la pointe du Hoc, la falaise a déjà été grignotée de plus de 20 mètres depuis le débarquement en 1944.

Adrien Petiteau, avec Marine Langlois